Semaine de la science du CGIAR : Comment l’ICRISAT transforme l’agriculture grâce aux microbes
L’ICRISAT présente des recherches majeures la régénération les zones arides

10 avril 2025
Alors que le monde fait face aux crises couplées du changement climatique et de la dégradation des terres, une révolution silencieuse prend racine sous nos pieds. Une publication révolutionnaire des scientifiques de l’Institut International de Recherche sur les Cultures des Zones Tropicales Semi-Arides (ICRISAT), lancée lors de la Semaine de la science du CGIAR à Nairobi, dévoile un nouvel allié de poids dans la quête d’une agriculture durable : les microbes.
Intitulé « Solutions microbiennes pour faire progresser une agriculture positive pour la nature et régénératrice dans les zones arides », ce recueil, fondé sur plusieurs décennies de recherches de l’ICRISAT, propose des avancées scientifiques de nouvelle génération ainsi que des innovations pratiques utilisant des micro-organismes bénéfiques afin de restaurer la santé des sols, augmenter les rendements agricoles et réduire drastiquement la dépendance aux intrants chimiques dans les systèmes agricoles des zones arides.
Des bactéries favorisant la croissance des plantes aux biofertilisants, en passant par les biopesticides et les microbiens capables de séquestrer le carbone, les recherches de l’ICRISAT tracent une voie claire et scientifiquement fondée vers des systèmes alimentaires plus résilients, productifs et respectueux de l’environnement.
S’exprimant lors de la Semaine de la science, le Dr Himanshu Pathak, Directeur général de l’ICRISAT, a salué cette étude comme une avancée qui vient à point, soulignant que les microbes sont les architectes originels de la nature — ingénieurs de la santé des sols, de la résilience et de la régénération.
Cette publication marque un tournant décisif vers l’abandon de la dépendance chimique au profit de la régénération microbienne — une innovation qui restaure la santé des sols, protège l’environnement et préserve la santé humaine.
"J’appelle tous les acteurs à accélérer l’adoption de ces solutions comme pierre angulaire d’une agriculture durable ", a déclaré le Dr Pathak.

La science en action : restaurer les sols, autonomiser les agriculteurs
Le travail de l’ICRISAT démontre comment des bactéries telles que Rhizobium, Streptomyces et Pseudomonas sont utilisées en Asie et en Afrique pour :
- Améliorer l’absorption de l’azote et du phosphore dans des cultures comme le pois chiche, le pois d’Angole (pigeonpea) et le mil
- Récarboner les sols par le moyen du compostage aérobie
- Contrôler des ravageurs dévastateurs comme la chenille du coton à l’aide de biopesticides microbiens
- Renforcer la teneur en micronutriments des cultures de base grâce à la biofortification microbienne
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre via des consortiums microbiens favorisant la séquestration du carbone
"Il ne s’agit pas simplement de science en laboratoire. C’est de l’innovation entre les mains des agriculteurs. En travaillant avec la nature plutôt que contre elle, nous aidons les petits exploitants à renforcer leur résilience face à la sécheresse, à restaurer la biodiversité et à produire une alimentation plus saine ", a déclaré le Dr Stanford Blade, Directeur général adjoint à la Recherche et à l’Innovation de l’ICRISAT.
Une approche “Une seule santé” pour une planète en péril
Le rapport soutient également un cadre d’action “Une seule santé”, reconnaissant l’interconnexion entre la santé des sols, des plantes, des animaux, des humains et de l’environnement.
Le Dr ML Jat, Directeur du programme « Systèmes agricoles et alimentaires résilients » à l’ICRISAT, a affirmé que, dans cette optique, les innovations microbiennes de l’institut ne sont pas seulement des interventions agricoles, mais aussi des actions en faveur de la santé publique et du climat.
" Près de 2 milliards de personnes vivent dans des zones arides — souvent les premières touchées par la faim, la dégradation des sols et le déclin environnemental. Les solutions microbiennes de l’ICRISAT leur offrent une voie durable et évolutive pour sortir de la vulnérabilité, et nous continuerons à repousser les frontières de la science afin de proposer des innovations qui restaurent les sols, sécurisent les moyens de subsistance et favorisent un développement positif pour la nature à travers les zones arides ", a conclu le Dr Jat.
Pour accéder à l'étude complète, veuillez cliquer sur le lien ci-dessous :
Microbial Solutions by ICRISAT.pdf
PDF 24 MB
Agathe Diama
Ramon Peachey