Célébration du jubilé d’or de l’ICRISAT au Niger
50 ans d'innovations et d'impacts de l ’ICRISAT : Fonctionnaires et agriculteurs, chacun a son mot à dire !
Dans les années 1970, l'ICRISAT, basé en Inde, a rapidement développé ses activités en Afrique de l'Ouest et du Centre et a noué de nombreux partenariats en faveur des systèmes de production agricole dans les zones semi-arides de la région. Au Niger, cette collaboration remonte au début des années 1980 avec la création du Centre sahélien de l'ICRISAT, le plus grand centre de l'institut en Afrique. "C'était une période critique, marquée notamment par de graves sécheresses et une insécurité alimentaire dont beaucoup se souviennent encore", rappelle le Dr Ramadjita Tabo, directeur régional de l'ICRISAT pour l'Afrique de l’Ouest et du Centre. Une priorité de l'intervention de l'ICRISAT au Niger fut alors la création d'infrastructures de base pour mener des recherches à long terme pour l'amélioration variétale du mil et les options de gestion intégrée de la fertilité des sols pour les agriculteurs. Dès lors, l'ICRISAT a contribué à l'inscription de nombreuses variétés et d'hybrides de mil désormais enregistrées dans le catalogue officiel des espèces et variétés végétales du Niger.
Selon le Dr Ramadjita Tabo, le développement de variétés peut être considéré comme une contribution importante car les petits exploitants ont vu leur production augmenter et leurs revenus s'améliorer de manière significative.
"Le développement de méthodes de sélection à l’aide des marqueurs moléculaires pour la résistance du sorgho au Striga est un impact important de notre intervention au Niger.
"Depuis cette époque, le centre sahélien de l'ICRISAT au Niger, l'ICRISAT a aidé au développement et à la conservation des ressources génétiques du mil, du sorgho et de l'arachide dans le cadre d'une banque de gènes régionale établie à la station de recherche de Sadoré. Cette banque contient actuellement plus de 40 000 accessions, disponibles pour tous les partenaires régionaux",a-t-il souligné.
"Une autre intervention majeure de l'ICRISAT a été le développement de technologies pour la gestion intégrée de la fertilité des sols et la conservation de l'eau, la bio-récupération des terres dégradées et le potager africain. Par exemple, le microdosage des engrais, combiné à d'autres interventions telles que le warrantage (système de crédit) et les magasins d'intrants, a permis à de nombreux agriculteurs d'améliorer la productivité de leurs cultures et leurs revenus.
Le renforcement des capacités des partenaires a été au cœur de toutes les activités de l'ICRISAT au Niger, et des centaines d'élèves et d'étudiants de centres de formation agricole, d'écoles, d'instituts et de facultés ont pu bénéficier de stages de vacances et de fin de cycle, de formations de niveau Master et Doctorale ; il s’est agi aussi de cours de remise à niveau pour les jeunes diplômés. Nos formations techniques et pratiques ont bénéficié à des milliers de producteurs, de semenciers et d'agents de vulgarisation de l'Etat et des ONG", a déclaré le Dr Tabo.
Pour le Ministre de l'Agriculture du Niger, Dr Alambedji Abba Issa,“Le gouvernement du Niger, par le biais de l’institut national de la recherche agronomique apprécie positivement le travail de l'ICRISAT au Niger et souhaite encore plus d'engagement de sa part dans le pays."
La stratégie de développement agricole au Niger, dans la perspective de l'objectif Faim Zéro, s'appuie depuis 2012 sur l'initiative 3N, les Nigériens nourrissent les Nigériens. Dans le cadre de cette initiative, un plan d'action 2021-2025 est mis en œuvre et l'ICRISAT peut contribuer grandement à l'atteinte des différents objectifs de ladite initiative“ a-t-il souligné.
"Aujourd'hui, nous sommes devenus des experts en production de semences. Les agriculteurs qui ont réussi à suivre et à maîtriser les pratiques agronomiques améliorées dans leur production s'adaptent désormais mieux au changement climatique. Nous utilisons des variétés à maturation précoce comme Chackti, qui est également adaptée aux conditions de nos agro-écologies et peut produire jusqu'à une tonne par hectare. Au vu de tous ces résultats positifs, nous pensons que notre collaboration avec l'ICRISAT doit se poursuivre", a déclaré M. Yacouba Tanda, producteur de semences à Falwell.